Je ne suis pas la mère dont je rêvais…

Parce que j’ai ardemment voulu allaiter au sein lorsque mon ventre s’arrondissait pour la 1ère fois mais que je n’y suis pas arrivée…

Parce que je m’étais toujours promise de parler posément  et que, malheureusement, parfois je m’emporte…

Parce que je voulais une alimentation exclusivement faite maison mais qu’avec deux enfants rapprochés cela s’est avéré  compliqué de toujours prendre le temps, de s’y tenir à 100%…

Parce que j’avais prévu que pour ma Pépette je travaillerais à temps partiel mais que les contraintes de la vie en ont décidé autrement…

Parce que je m’étais persuadée qu’avec mes petits j’aurais une patience à toute épreuve mais que cela n’est pas  toujours le cas, malgré moi…

Parce que je pensais qu’une fois mère je n’aurais qu’une envie, être tout le temps avec eux, les porter si longtemps dans mes bras alors que non, parfois j’ai besoin d’être seule, cela me fait du bien…

Parce que j’avais la prétention de croire que je n’aurais jamais besoin de négocier avec mes enfants, que seul le dialogue pouvait tout résoudre, je me retrouve de temps à temps à utiliser la technique de la « carotte » pour arriver à mes fins, à punir quelques fois mon aîné…

Parce que je m’étais jurée de tenir ma langue, d’utiliser un langage sans gros mots ni jurons, je surprends pourtant mon fils dire « oh med' », « tain », pas souvent, certes, mais tout de même…

Parce que je me rêvais assise avec mes enfants, dans leur chambre, à jouer et rire à gorge déployée alors que, parfois, je prie pour qu’ils jouent un peu seuls…

Parce que je me voulais parfaite, idéale, sans failles, parce que je pensais que ça se ferait tout seul, sans questions, instinctivement, naturellement…

Pour toutes ces raisons, je ne suis pas la mère dont je rêvais pour mes enfants. Et il m’arrive d’en souffrir, envahie par ce fichu sentiment de culpabilité, comme ce soir par exemple. Tout cela tourne dans ma tête, je fais la liste de mes défaillances et j’ai l’impression d’avoir échoué, du moins en partie…

Mais je sais que demain est un autre jour et que je relativiserai. Oui, j’en suis la plupart du temps capable. Il n’y a pas de mère parfaite et si je sais l’accepter avec très grande facilité chez les autres, dès qu’il s’agit de moi, ces mots n’ont pas forcément le même écho… Ils peuvent finir de me convaincre mais ce n’est pas constant.

Je ne suis pas la mère dont je rêvais, je suis juste une mère qui a au moins le mérite de le savoir.

Je l'espère...

Je l’espère…